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Un pasteur de l'église évangélique de l'orléanais condamné pour non dénonciation de viol

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Le tribunal judiciaire d'Orléans condamne à 12 mois de prison avec sursis un pasteur de l'église évangélique baptiste de l'orléanais, basée à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Il était poursuivi pour n'avoir pas dénoncé des viols commis par un membre de la communauté et condamné, lui, aux Assises.

Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Orléans Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Orléans
Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Orléans © Radio France - Anne Oger

C'est un jugement très attendu qu'a rendu ce mardi 13 décembre le tribunal correctionnel d'Orléans. Un pasteur de l'église évangélique baptiste de l'Orléanais était poursuivi pour non-dénonciation de crimes. En l'occurrence, des viols commis par Philippe Forest, un professeur de maths, très impliqué dans la vie de cette communauté protestante. Philippe Forest a été condamné en mars dernier par la cour d'assises du Loiret à 16 ans de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles commis sur trois jeunes hommes, dont deux mineurs au moment des faits.

Ce que la justice et les victimes de cet homme reprochaient au pasteur de l'église évangélique baptiste de l'orléanais, au sein de laquelle l'agresseur était très actif, c'est de n'avoir pas dénoncé ses crimes, alors que celui-ci s'était confié à lui. Lors de l'audience en novembre dernier, l'homme d'église avait raconté : "il m'a avoué qu'il avait déconné, mais il y avait une ambiguïté sur l'âge des victimes et leur éventuel consentement, j'ai eu le tort de ne pas creuser". Il s'était contenté de convoquer un conseil des anciens qui avait retiré ses responsabilités à Philippe Forest.

Il disait ne pas avoir conscience de devoir dénoncer

La procureure de la République avait alors requis une peine de trois ans de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende. "Vous êtes le berger du troupeau, et vous n'avez pas protégé le troupeau" avait-elle ajouté. Le prévenu et son avocat avaient expliqué qu'il n'avait pas conscience que c'était à lui de saisir la justice, de dénoncer, puisqu'il estimait que les victimes étaient en âge de le faire. Dans une autre affaire célèbre impliquant un homme d'église, celle du père Prélat, le cardinal Barbarin, son supérieur, poursuivi aussi pour non dénonciation, avait été relaxé en 2020 sur cette base.

Dans le cas du pasteur orléanais, le tribunal judiciaire estime qu'il est bel et bien coupable de non dénonciation de crimes, et le condamne à 12 mois de prison avec sursis, avec l'obligation de verser un euro symbolique de dommages et intérêts aux victimes, ainsi que 1.000 euros de frais de justice. L'avocate des victimes, Me Gaëlle Duplantier, voit dans cette condamnation "une satisfaction". Elle ajoute : "le tribunal vient sanctionner le fait que lorsqu'on a connaissance de quelque chose d'anormal, on doit le dire".

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