Communiqué de presse - Le Président veut faire avancer un peu plus la fin et moins la vie

Communiqué de presse -  Le Président veut faire avancer un peu plus la fin et moins la vie

« Avancer sur la fin de vie », c’était la volonté présidentielle exprimée lors de la campagne électorale du début de l’année 2022. Le Président de la République n’aura pas tardé à concrétiser son projet. Voilà donc une « convention citoyenne » qui a été convoquée, en réunissant 150 citoyens tirés au sort, mais qui seront toutefois en capacité de se réunir régulièrement le week-end en « sessions régulières de trois jours » jusqu’en mars et donc avec une disponibilité que la plupart d’entre nous n’ont pas.

Sa mission ? « Permettre à la société de prendre en compte les évolutions indispensables » sur la fin de vie, avait déclaré Emmanuel Macron, le 8 septembre 2022. Mais de quelles « évolutions indispensables » parle-t-on ? Le rapport du Conseil Consultatif National d’Ethique nous l’explique très simplement dans son avis du 13 septembre dernier : « ouvrir la voie à une aide active à mourir ».

 Le sujet n’est donc pas de savoir si, en France, on va aider à bien vivre plutôt qu’aider à mourir, mais on va chercher « une voie » qui autorisera  « l’aide active à mourir ». Bien entendu, il faudra « avancer de manière apaisée », selon les mots du Président de la République ; comme lors du débat sur la bioéthique où les avis citoyens n’avaient pas été pris en compte à propos de la modification des règles d’accès à l’assistance médicale à la procréation. L’apaisement voulu par le gouvernement n’est pas celui d’un accord unanime tel qu’il fut trouvé par la loi Léonetti de 2005. La « manière apaisée » est un abaissement assumé de toute opinion contraire à la volonté « d’avancer sur la fin de vie ». En fait il s’agit de chercher les moyens d’avancer la fin de la vie au lieu de soutenir la vie en elle-même. La fin de la vie, c’est encore un temps où se déroulent des moments importants avec notre entourage familial, amical ou médical. La fin de la vie c’est encore la vie, tout simplement.

Le CPDH appelle donc le Président de la République, le Gouvernement et  le Parlement à faire progresser la vie, le soin, la solidarité et non à faire avancer la mort. Puisque notre pays se revendique si souvent comme l’héritier du siècle des lumières, qu’il ne fasse pas le choix de l’ombre de la mort.