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La théorie du genre contre les femmes

La théorie du genre contre les femmes


La Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, a acquis une importance particulière depuis le renouveau du féminisme, il y a une quinzaine d’années.

Elle s’est pourtant chargée d’ambiguïtés avec les mutations idéologiques du féminisme.

Car notre époque a engendré une incertitude qui n’avait jamais traversé l’esprit de l’humanité depuis ses origines : elle ne sait plus ce qu’est une femme.

Genre ?

Sous la pression de la théorie du genre, qui laisse croire que le masculin et le féminin sont de pures constructions sociales, elle affirme désormais qu’il suffit de se dire femme pour être reconnue comme telle, sans égard à la réalité biologique d’une personne, sans égard à ce qu’on appelait autrefois la nature sexuée. Le néoféminisme s’appuie sur la théorie du genre.

Ainsi, dans plusieurs pays, il n’est plus nécessaire de connaître une opération de changement de sexe pour que l’État reconnaisse la nouvelle « identité de genre » d’un individu. Il suffit de réclamer une modification administrative, car il existerait une telle chose qu’un droit à l’autodétermination de genre.

On connaît la réflexion de Simone de Beauvoir, selon laquelle on ne naît pas femme, mais on le devient. C’était évidemment absurde. Mais poussons cette absurdité jusqu’au bout : si on ne naît pas femme, mais on le devient, pourquoi le deviendrait-on, puisque le féminin serait une fiction idéologique à déconstruire ? Notre époque rend les choses compliquées, non ?

Tout cela pose de vraies complications dans la vie pratique.

Comment appliquer des mécanismes de parité, par exemple, si n’importe qui peut s’autoproclamer femme, selon son bon caprice ?

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Comment réserver certains postes aux femmes dans les conseils d’administration si, encore une fois, on ne peut plus présumer de l’identité de genre de personne ?

Que faire du sport féminin ? Faut-il l’ouvrir aux femmes trans ?

Et que faire des prisons pour femmes si un prisonnier masculin peut se déclarer femme et y réclamer une place ?

L’Écosse vient de le découvrir. Un détenu masculin reconnu coupable de viol sur deux femmes se présentait désormais comme une femme et réclamait d’être enfermé avec d’autres femmes. Le gouvernement, d’abord favorable à cela, a dû reculer.

Enceint ?

Prenons le problème autrement : que faire quand une femme qui se déclare désormais homme, donc homme trans, mais qui conserve ses organes génitaux féminins, tombe enceinte ? Doit-on dire qu’il s’agit d’un homme enceint ? Cet homme enceint devra-t-il aller voir régulièrement son gynécologue ? Dire que ce sont les femmes qui portent les enfants, est-ce discriminatoire ? Posons la question : la théorie du genre ne vole-t-elle pas aux femmes leur journée en proposant une définition absolument désincarnée de la femme ?

Ne sachant plus ce qu’est la femme, on ne sait donc plus quels sont ses droits.

Pendant ce temps, le néoféminisme n’ose toutefois pas critiquer le voile islamique, qui représente pourtant un véritable assujettissement de la femme, de peur de passer pour islamophobe.

C’est un succès complet, sur toute la ligne.

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