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Kokobe Ashebir, 20 ans et son bébé de deux mois se rendent à un contrôle de routine dans un poste de santé en Éthiopie. © UNICEF/UN0792396/Ayene

La malnutrition maternelle a augmenté de 25 %

Alors que la moitié des retards de croissance chez les enfants de moins de deux ans surviennent pendant la grossesse et avant l’âge de six mois, un nouveau rapport tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’investir dans des programmes de nutrition essentiels pour les adolescentes et les femmes.

New York/Paris, le 7 mars 2023 – Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’UNICEF, depuis 2020, le nombre d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 5,5 millions à 6,9 millions – soit une augmentation de 25 % – dans les 12 pays les plus durement touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle mondiale.

Ces 12 pays (l’Afghanistan, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen) constituent l’épicentre d’une crise nutritionnelle mondiale qui a été exacerbée par la guerre en Ukraine ainsi que par la sécheresse, les conflits et l’instabilité en cours dans certains d’entre eux.

Les conséquences dévastatrices de la crise alimentaire chez les femmes et les enfants

Le rapport intitulé« Dénutries et oubliées : Une crise nutritionnelle mondiale pour les adolescentes et les femmes » (« Undernourished and Overlooked: A Global Nutrition Crisis in Adolescent Girls and Women ») – publié à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes – alerte quant au fait que les crises actuelles, exacerbées par les inégalités persistantes entre les genres, aggravent la crise nutritionnelle qui touche les adolescentes et les femmes ; laquelle n’a connu aucune amélioration au cours des deux dernières décennies.

« En raison de la crise alimentaire mondiale, des millions de mères et d’enfants font face à la faim et à la malnutrition sévère », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. « Si la communauté internationale n’agit pas de toute urgence, cette crise pourrait avoir des conséquences durables sur les générations futures. »

D’après le rapport, qui fournit un examen complet et inédit de l’état nutritionnel des adolescentes et des femmes dans le monde, plus d’un milliard d’entre elles souffrent de dénutrition (se traduisant notamment par une insuffisance pondérale et un déficit de croissance), de carences en micronutriments essentiels et d’anémie, ce qui entraîne, sur leur vie et leur bien-être, des conséquences dévastatrices.

Une nutrition inadéquate au cours de la vie des filles et des femmes peut entraîner un affaiblissement des défenses immunitaires, un mauvais développement cognitif et un risque accru de complications graves – notamment pendant la grossesse et l’accouchement – et générer des effets néfastes et irréversibles menaçant la survie, la croissance, et l’apprentissage des enfants ainsi que leur future capacité à subvenir à leurs besoins.

Face à l’insécurité alimentaire, l’écart entre les femmes et les hommes se creuse

Dans le monde, 51 millions d’enfants de moins de deux ans souffrent d’un retard de croissance ; ce qui signifie qu’en raison de la malnutrition, ils n’ont pas atteint la taille adéquate pour leur âge. Selon une nouvelle analyse présentée dans le rapport, près de la moitié de ces enfants développe ce retard de croissance au cours de la grossesse ou lors des six premiers mois de vie ; la période de 500 jours pendant laquelle un enfant dépend entièrement de la nutrition maternelle.

« Pour prévenir la dénutrition chez les enfants, nous devons également lutter contre la malnutrition chez les adolescentes et les femmes », a ajouté Catherine Russell.

L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, où deux adolescentes et femmes sur trois souffrent d’insuffisance pondérale, et trois adolescentes et femmes sur cinq d’anémie, demeurent l’épicentre de cette crise nutritionnelle. Parallèlement, les adolescentes et les femmes issues des ménages les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles de présenter une insuffisance pondérale que celles issues des ménages les plus riches.

Les crises mondiales continuent d’entraver de manière disproportionnée l’accès des femmes à une alimentation nutritive. En 2021, elles étaient 126 millions de plus que les hommes à souffrir d’insécurité alimentaire, contre 49 millions de plus en 2019. Ainsi, en matière d’insécurité alimentaire, l’écart entre les genres a plus que doublé.

Une volonté politique et des ressources sont nécessaires pour agir rapidement

Depuis l’année dernière, l’UNICEF a intensifié ses efforts dans les pays les plus durement touchés par la crise nutritionnelle mondiale, notamment l’Afghanistan, le Burkina Faso, l’Éthiopie, Haïti, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, le Nigeria, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen, grâce à son plan d’accélération visant à prévenir, détecter et traiter l’émaciation chez les femmes et les enfants.

Le rapport appelle les gouvernements, les partenaires du développement et de l’action humanitaire, ainsi que les donateurs, les organisations de la société civile et les acteurs du développement à transformer les systèmes d’alimentation, de santé et de protection sociale en faveur des adolescentes et des femmes par les moyens suivants :

  • Donner la priorité à l’accès des adolescentes et des femmes à des régimes alimentaires nutritifs, sûrs et abordables, et protéger ces dernières des aliments ultra-transformés par le biais de restrictions commerciales, d’un étiquetage obligatoire sur le devant des emballages et de taxes.
  • Mettre en œuvre des politiques et des mesures juridiquement contraignantes pour étendre à grande échelle l’enrichissement des aliments de consommation courante tels que la farine, l’huile de cuisson et le sel, afin de contribuer à réduire les carences en micronutriments et l’anémie chez les filles et les femmes.
  • Veiller à ce que les adolescentes et les femmes des pays à revenu faible ou intermédiaire aient librement accès à des services de nutrition essentiels, avant et pendant la grossesse, et pendant l’allaitement, pour y recevoir notamment une supplémentation en micronutriments multiples.
  • Élargir l’accès aux programmes de protection sociale pour les adolescentes et les femmes les plus vulnérables, y compris les transferts en espèces et les bons d’achat afin qu’elles puissent bénéficier d’une alimentation nutritive et diversifiée.
  • Accélérer l’élimination des normes sociales et de genre discriminatoires telles que le mariage des enfants et le partage inéquitable de la nourriture, des ressources du foyer, des revenus et des tâches domestiques au sein du ménage.

« L’impossibilité pour une fille ou une femme d’accéder à une nutrition appropriée perpétue l’inégalité des genres », poursuit Catherine Russell. « Les capacités d’apprendre et de subvenir à ses besoins sont amoindries. Le risque de complications graves, notamment durant la grossesse et l’accouchement, augmente, de même que la probabilité de donner naissance à un enfant dénutri. Nous savons comment fournir un soutien et des services nutritionnels vitaux aux femmes et aux enfants qui en ont le plus besoin. Il nous reste à mobiliser la volonté politique et les ressources nécessaires pour agir. Il n’y a pas de temps à perdre. »

Notes aux rédactions :

Les données relatives au nombre d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë sont basées sur des estimations du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire sur la malnutrition aiguë ; de l’Aperçu des besoins humanitaires ; des plans d’action humanitaire ; des enquêtes SMART (Surveillance et évaluation normalisées des secours et transitions) ; et de la surveillance de la sécurité nutritionnelle et alimentaire.

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