Avec l’arrivée de l’été, les macronistes cherchent l’inspiration. Auditions, consultations, entretiens… Toutes les idées sont bonnes à prendre pour tenter de relancer le quinquennat. Alors que le gouvernement vivote, toujours dans l’attente d’un remaniement, une partie du groupe des députés Renaissance s’active. Notamment sur le sujet de la transition écologique, écrasé pendant plusieurs mois par la réforme des retraites.
A plusieurs reprises, ils ont ainsi rencontré Jean Pisani-Ferry, coauteur d’un rapport sur « les incidences économiques de l’action pour le climat », remis le 22 mai à la première ministre. « Ce qui nous attend est de l’ordre d’une révolution industrielle, elle est beaucoup plus rapide que les révolutions précédentes et elle va être dictée par les choix publics », a résumé l’économiste lors de son audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi 28 juin.
Accompagné de sa coautrice, Selma Mahfouz, M. Pisani-Ferry a rappelé les enjeux pour arriver à assurer le financement d’une baisse des émissions de CO2 de 55 % en 2030 par rapport à 1990 : la sobriété en sortant de « l’obsession de l’accumulation matérielle », le progrès technique, l’ingénierie financière mais aussi la réorientation des capitaux privés et publics vers des énergies décarbonées. Avec un impératif : pour assurer la cohésion sociale, il faudra rendre cette « transition qui va être difficile » la plus équitable possible.
« Vous avez un peu partout cette question de l’équité. Il ne faut pas la négliger du tout, il est impératif d’assurer une juste répartition des efforts », a-t-il affirmé, après avoir précisé que le taux d’effort pour les classes populaires en matière de rénovation thermique représentait jusqu’à 148 % des revenus annuels (82 % pour les classes moyennes).
Pour trouver les 66 milliards d’euros nécessaires annuellement (30 milliards d’argent public) en 2030, les auteurs préconisent toujours de mettre en place un prélèvement « unique, non récurrent » sur les 10 % les plus riches et de creuser la dette. Des solutions balayées par l’exécutif. Cette fin de non-recevoir et ce débat au sein de la Macronie ont provoqué plusieurs questions des oppositions. Manuel Bompard, député La France insoumise des Bouches-du-Rhône, rappelant que Bercy n’était pas favorable à l’endettement ; Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains du Jura, se demandant si le creusement de la dette est soutenable.
« La position du gouvernement, moi j’attends de voir, j’ai surtout vu les impossibilités, a répondu M. Pisani-Ferry. On saura sans doute bientôt quel est le plan de financement. S’il assume, il n’y a pas de raison de ne pas être satisfait. » « Le coût de l’inaction est largement supérieur au coût de l’action, a ajouté Mme Mahfouz. Ce qui n’aura pas été fait en 2024 devra être fait en 2025 et la marche sera encore un peu plus haute. »
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