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Faut-il déclarer qu’il n’est plus possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ?

Plus de 1 000 scientifiques d’une cinquantaine de pays ont créé le malaise en affirmant qu’il n’est « plus acceptable d’affirmer publiquement » qu’une telle limitation soit « toujours envisageable ».

Par  (Charm El-Cheikh (Egypte), envoyée spéciale)

Publié le 15 novembre 2022 à 04h30, modifié le 15 novembre 2022 à 17h57

Temps de Lecture 8 min.

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Une raffinerie Total, géant français de la pétrochimie, le jour de l’inauguration du projet de modernisation du site, à Anvers, en Belgique, le 30 novembre 2019.

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L’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C est-il « mort » ? Dans une tribune publiée par le groupe de désobéissance civile Scientist Rebellion, fin octobre, plus de 1 000 scientifiques d’une cinquantaine de pays ont jeté un pavé dans la mare. Ils appellent leur communauté à « dire la vérité » et déclarent qu’il n’est « plus acceptable d’affirmer publiquement » qu’une telle limitation est « toujours envisageable ». Un discours auquel adhèrent certains climatologues, mais qui crée un grand malaise tant cette limite, la plus ambitieuse de l’accord de Paris, est depuis sept ans la boussole de l’action climatique.

Alors que la conférence mondiale sur le climat (COP27) est entrée dans sa deuxième semaine à Charm El-Cheikh (Egypte), les appels se multiplient pour accélérer les efforts afin de garder une chance de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C. Les pays en développement, notamment les petites îles, soutenus par l’Occident, n’ont de cesse de rappeler à quel point cet objectif relève d’une « question de vie ou de mort ». Les craintes sont grandes de voir un recul sur ce langage, qui témoignerait d’une moindre ambition climatique dans un contexte géopolitique et énergétique très tendu. Certains grands Etats émergents, comme la Chine, ou des pays pétroliers sont tentés de s’en tenir à l’autre objectif de l’accord de Paris.

Le traité international, scellé en 2015, prévoit de contenir l’élévation de la température mondiale « nettement en dessous de 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle et de « poursuivre les efforts » pour la limiter à 1,5 °C – le tout sans précision de date. Alors que la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C, entraînant une multiplication des canicules, des sécheresses, des inondations ou des incendies, l’objectif de 1,5 °C permettrait de limiter les pires risques, tandis qu’un monde à 2 °C verrait les souffrances considérablement accrues.

« Assumer » que l’objectif est « derrière nous »

Mais, après des « années d’inaction climatique », « nous devons être honnêtes et reconnaître qu’il n’existe aucune politique identifiable qui nous permettrait maintenant de nous rapprocher de 1,5 °C », avance Wolfgang Cramer, directeur de recherche (CNRS) à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale, et l’un des auteurs principaux du 2e volet du 6e rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). S’il a signé la tribune, au même titre que quelques autres auteurs du GIEC, c’est qu’il juge « insupportable » de continuer à présenter cet objectif comme possible « pour ne pas décourager l’action ». « Si nous ne disons pas la vérité, nous risquons au contraire de perdre notre crédibilité scientifique et d’inciter à des politiques publiques qui ne sont pas basées sur des faits scientifiques », poursuit-il.

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