Christianisme

En France, un prédicateur évangélique accusé d’abus sexuels

Connu pour le site Le bon combat, le prédicateur Guillaume Bourin est accusé d’abus, notamment sexuels, et son ministère a été suspendu. Dotées d’un nouveau dispositif anti-abus, les institutions évangéliques ont choisi de communiquer d’emblée sur une affaire impliquant une personnalité médiatique.
Publié le 31/03/2023 à 11h55, mis à jour le 31/03/2023 à 17h15 • Lecture 7 min.
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• GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO

Marc Derœux est président de la Commission de conseil et de suivi du service d’écoute Stop abus. Pasteur baptiste, il a été vice-président du Conseil national des évangéliques de France.

Le Conseil national des évangéliques de France a communiqué le 24 mars sur des accusations d’abus à l’encontre du prédicateur Guillaume Bourin. Deux femmes ont porté plainte devant la justice. C’est la première fois que les évangéliques médiatisent ainsi une telle affaire à ce stade…

Il s’agit d’un ministère public mené par une personne très connue dans les milieux évangéliques et notamment dans la blogosphère. Ce relais par le Cnef, qui n’est pas une condamnation, doit être compris comme une mise en garde pour les Églises membres concernant une personne soupçonnée d’abus graves. Si la personne avait été moins médiatique, il y aurait peut-être eu moins de communication à ce stade. De fait, des actions en justice ou en discipline sont ou ont été menées à l’égard d’autres prédicateurs ou pasteurs qui n’ont pas été mis sur le devant de la scène de cette manière. D’autre part, une telle communication permet aussi de libérer la parole pour les potentielles autres victimes.

Le Cnef souhaite-t-il que le ministère de ce prédicateur soit suspendu ?

Le Cnef n’a aucune autorité pour suspendre un ministre du culte. Ses membres sont des personnes morales. Parmi celles-ci, on trouve des unions d’Églises, qui, elles, ont cette autorité-là. En l’occurrence, Guillaume Bourin dépend de l’Action biblique, qui lui a demandé de suspendre son ministère, ce qu’il a accepté. L’Association évangélique d'Eglises baptistes de langue française a fait la même demande. Au fond, il s’agit d’avertir les autres unions d’Églises pour que celles-ci ne fassent pas appel à lui jusqu’à nouvel ordre. Les faits qui lui sont reprochés, s’ils sont avérés, ne sont pas en adéquation avec une déontologie pastorale. Sur le plan pénal, si des plaintes ont été

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