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Climat : la discrète marche arrière des géants du pétrole

Après avoir pris des engagements en faveur de la transition écologique, les compagnies européennes renoncent à leurs promesses et misent sur des profits à court terme dans le secteur.

Publié le 02 juillet 2023 à 06h00, modifié le 04 juillet 2023 à 23h45 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Lors d’une manifestation pour le climat, à Londres, le 27 juin 2023.

L’histoire oubliera peut-être ce bref moment où les principaux responsables du désastre climatique ont fait mine de faire partie de la solution. Après avoir pris des engagements pour réduire leur responsabilité dans le réchauffement climatique, les géants européens du pétrole – en particulier BP, Shell et TotalEnergies – sont en train d’opérer une discrète mais sérieuse volte-face, en misant sur les énergies fossiles, au mépris du consensus scientifique.

En 2020, alors que la pandémie de Covid-19 met le monde à l’arrêt, les prix du pétrole s’effondrent. Rapidement, les majors du pétrole en Europe s’engagent à prendre un virage vers la neutralité carbone. « Le budget carbone du monde s’épuise rapidement ; nous avons besoin d’une transition rapide vers la neutralité », s’alarme Bernard Looney, alors tout juste nommé patron de BP et dont le plan est, chose rare, salué par une partie du mouvement pour le climat britannique.

« La question de la pérennité des compagnies pétrolières est posée », explique même au Monde Patrick Pouyanné, PDG de Total, rebaptisé depuis « TotalEnergies ». L’anglo-néerlandais Shell ou l’italien ENI promettent d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et s’engagent à investir massivement dans les énergies renouvelables. A l’opposé, leurs concurrents américains Exxon et Chevron prennent le parti inverse, celui d’ignorer le défi climatique et de consacrer l’essentiel de leurs investissements au pétrole et au gaz.

Trois ans plus tard, que reste-t-il de ces engagements ? Le nouveau patron de Shell, Wael Sawan, a annoncé mi-juin que l’entreprise n’avait pas l’intention de tenir ses objectifs climatiques. Il a même pris un virage à 180 degrés en prévoyant d’aller concurrencer le géant américain Exxon, dont la rentabilité retrouvée est érigée en modèle par les tradeurs du secteur. Il suit ainsi BP, qui a renoncé, dès février, à réduire massivement ses émissions de carbone d’ici à 2050. Le patron de TotalEnergies répète sans sourciller que l’entreprise – comme ses deux concurrents – continuera à investir dans de nouveaux puits de pétrole au moins jusqu’en 2030. Quant à ENI, il vient de racheter le producteur Neptune Energy pour renforcer sa production de pétrole et de gaz – l’un des plus gros rachats du secteur en Europe, évalué à 4,5 milliards d’euros.

Consommation record

Un revirement qui n’a pas échappé à certains acteurs, qui espéraient des efforts sérieux. Au Royaume-Uni, l’Eglise anglicane a ainsi décidé de se retirer du capital de BP et de Shell, estimant que les groupes « étaient loin du compte » pour respecter la trajectoire prévue par l’accord de Paris sur le climat.

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