Après trois mois de travaux, les 184 Français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne sur la fin de vie se sont largement prononcés en faveur de « l’aide active à mourir », dimanche 19 février. Ce vote solennel, qui confirme les votes informels des 8 janvier et 5 février, s’est tenu dans le grand hémicycle du palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui accueille la Convention.

Onze questions ont été soumises au vote. À celle concernant l’ouverture de l’accès à « l’aide active à mourir », 75 % des votants ont répondu « oui », 19 % « non » et 6 % se sont abstenus. Quant à la forme que cela pourrait prendre, une nette majorité s’est prononcée en faveur d’une autorisation du suicide assisté (72 %) et de l’euthanasie (66 %).

Cette légalisation devrait toutefois se faire « sous conditions », estiment environ les trois quarts des votants. 67 % estiment tout de même que l’euthanasie devrait être ouverte aux mineurs (56 % pour ce qui est du suicide assisté). Et près de la moitié des votants (45 %) considèrent que l’accès au suicide assisté ne devrait pas être conditionné à un pronostic vital engagé.

Deux votes informels

Le dimanche 8 janvier, en clôture de la troisième session, un premier vote informel avait été proposé en dernière minute par le comité de gouvernance qui organise les travaux. À la question : « Êtes-vous, à ce stade, en faveur d’une évolution du cadre légal ? », une très forte majorité – 105 sur 156 votants pour 174 inscrits – s’était déjà déclarée « pour », les « contre » recueillant 13 voix, tandis que 38 participants s’abstenaient.

Un mois plus tard, la cinquième session de travail s’achevait, dimanche 5 février, par un nouveau scrutin confirmant la tendance. À mi-parcours, 27 participants se déclaraient opposés à toute forme d’aide active à mourir alors que 41 se prononçaient pour une ouverture à toute demande, et 95 en faveur d’une légalisation sous conditions, 2 restant indécis.

La seule incertitude, mais elle est de taille, concerne les modalités de la mise en œuvre d’un potentiel changement de loi. Ce sera au président de la République Emmanuel Macron, qui a convoqué cette convention le 13 septembre 2022, de décider quelles recommandations il retiendra et s’il décide, ou non, de faire évoluer la loi.